Qu’est-ce que la dyskinésie tardive ? Symptômes, causes, diagnostic, traitement et prévention

Par : Matthieu Gallet

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La dyskinésie tardive est un trouble du mouvement qui peut survenir chez certaines personnes prenant des médicaments neuroleptiques, tels que des antipsychotiques. Malheureusement, il n’existe pas de traitement standard pour cette condition. Cependant, votre médecin peut ajuster le médicament suspecté d’être à l’origine des symptômes. Dans de nombreux cas, les médicaments neuroleptiques seront réduits à la dose la plus faible possible, voire interrompus si possible. Cependant, il y a des preuves limitées que la réduction de la dose, l’administration intermittente ou l’arrêt complet du médicament réduiront les symptômes de la dyskinésie tardive.

Il est important de noter que l’arrêt brutal d’un médicament neuroleptique n’est pas recommandé, car cela peut aggraver la dyskinésie tardive, voire la provoquer chez une personne qui n’en est pas déjà atteinte.

Il existe deux médicaments approuvés par la Food and Drug Administration des États-Unis pour le traitement de la dyskinésie tardive : le deutétrabénazine (Austedo) et le valbénazine (Ingrezza). Ces médicaments appartiennent à une classe appelée inhibiteurs sélectifs du VMAT2 et sont également connus comme des médicaments qui régulent la dopamine dans le cerveau. Des études ont montré que le valbénazine est bien toléré, avec comme principal effet secondaire la fatigue ou la sédation. Quant au deutétrabénazine, les effets secondaires les plus courants sont l’akathisie, la dépression et la diarrhée. Cependant, il est important de noter que ces médicaments ne guérissent pas la dyskinésie tardive et que les symptômes peuvent réapparaître si le traitement est interrompu.

D’autres médicaments peuvent également améliorer les symptômes de la dyskinésie tardive, mais les preuves les concernant sont insuffisantes pour les recommander largement comme traitement.

En ce qui concerne les thérapies alternatives et complémentaires, des études ont été menées sur certaines d’entre elles, mais leur efficacité n’est pas claire. Par exemple, il y a des preuves préliminaires que les acides aminés à chaîne ramifiée (BCAA) tels que la leucine, la valine et l’isoleucine peuvent réduire les symptômes de la dyskinésie tardive. De plus, l’extrait de Ginkgo biloba pourrait également être efficace pour améliorer les symptômes. Cependant, des études plus approfondies sont nécessaires avant de recommander ces thérapies alternatives comme traitement de routine.

Il est important de noter que tout supplément peut avoir ses propres effets secondaires et peut interagir avec d’autres médicaments. Il est donc recommandé de consulter un médecin avant de prendre des compléments alimentaires.

En ce qui concerne la prévention de la dyskinésie tardive, la meilleure stratégie consiste à prescrire judicieusement des médicaments antipsychotiques, à surveiller régulièrement les symptômes des patients et à intervenir rapidement pour modifier le traitement lorsque des symptômes apparaissent. Changer de médicament peut également être bénéfique, car certaines études ont montré que les antipsychotiques de deuxième génération comportent moins de risques de dyskinésie tardive que les antipsychotiques de première génération.

En conclusion, la dyskinésie tardive est un trouble du mouvement pouvant survenir chez certaines personnes prenant des médicaments neuroleptiques. Malheureusement, il n’existe pas de traitement standard pour cette condition. Cependant, des ajustements de médicaments et l’utilisation de certains médicaments spécifiques peuvent aider à réduire les symptômes. Des études sont également en cours sur des thérapies alternatives et complémentaires, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer leur efficacité. La meilleure stratégie reste la prévention, en prescrivant judicieusement des médicaments et en surveillant les symptômes des patients.

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