Une étude présentée lors de la Conférence internationale de l’Association Alzheimer 2022 (AAIC) à San Diego a révélé que l’exercice régulier, quelle que soit son intensité, pouvait protéger la santé cérébrale des personnes âgées souffrant de troubles cognitifs légers, tels que le déficit cognitif léger (MCI).
L’étude, menée par le Dr Laura Baker, professeur de gérontologie et de médecine gériatrique à l’Université Wake Forest en Caroline du Nord, a examiné l’effet de différents types d’exercices sur la fonction cognitive des personnes âgées. Les chercheurs ont recruté 296 participants âgés de 65 à 89 ans atteints de MCI et les ont répartis en deux groupes.
Le premier groupe a été soumis à un entraînement aérobique d’intensité modérée à élevée, tandis que le deuxième groupe a effectué des exercices d’étirement, d’équilibre et d’amplitude de mouvement à faible intensité. Les participants ont été soumis à des tests cognitifs avant et après une période de 12 mois.
Les résultats de l’étude ont montré que les deux groupes n’avaient pas connu de déclin cognitif par rapport à leur niveau de base. Les participants ayant suivi un entraînement aérobique intensif ont obtenu des résultats similaires à ceux du groupe ayant effectué des exercices de faible intensité. Ces résultats suggèrent que même des exercices simples tels que des étirements et des mouvements d’équilibre peuvent avoir un effet protecteur sur la santé cérébrale des personnes âgées atteintes de MCI.
Selon le Dr Maria Carrillo, directrice scientifique de l’Association Alzheimer, ces résultats confirment l’importance de l’activité physique pour la santé cérébrale. Des études antérieures ont montré que l’exercice régulier pouvait réduire l’inflammation et augmenter le flux sanguin vers le cerveau, ce qui peut contribuer à prévenir le déclin cognitif.
Le MCI est une étape précoce de la perte de mémoire et du déclin cognitif. Environ 12 à 18% des personnes âgées de plus de 60 ans sont atteintes de MCI, et environ 1 personne sur 8 développera une démence dans l’année suivante. L’étude EXERT a été conçue pour déterminer si l’exercice pouvait ralentir le déclin cognitif chez les adultes atteints de MCI.
Les participants à l’étude ont été invités à se rendre à leur YMCA local quatre fois par semaine pendant 52 semaines pour effectuer des exercices pendant 30 minutes, avec un échauffement de 10 minutes et une récupération de 5 minutes. Les exercices ont été supervisés pendant les deux premières semaines, puis deux des quatre séances hebdomadaires étaient supervisées.
Les résultats de l’étude ont montré que les participants des deux groupes n’avaient pas connu de déclin cognitif après un an d’exercice. Les chercheurs ont comparé ces résultats à ceux d’une autre étude dans laquelle aucun exercice n’était pratiqué, et ont constaté que les participants non pratiquants avaient connu un déclin cognitif significatif.
Les auteurs de l’étude ont été surpris de constater que même les exercices de faible intensité avaient un effet protecteur sur la cognition. Ils ont suggéré que cela pourrait être dû à la durée de l’intervention, qui a permis une accumulation d’exercice au fil du temps.
Les résultats de cette étude suggèrent que l’exercice régulier, quel que soit son intensité, devrait faire partie des stratégies de prévention de la démence. Les chercheurs recommandent également un soutien et une supervision professionnelle pour garantir le succès de l’intervention d’exercice chez les personnes atteintes de MCI.