La manie printanière est un phénomène qui touche certaines personnes atteintes de trouble bipolaire et qui se manifeste par une augmentation de l’énergie, de l’agitation et de l’euphorie pendant la saison du printemps. Les experts ne comprennent pas encore pleinement les causes de ce phénomène, mais certaines hypothèses ont été avancées.
Une des hypothèses est que les personnes atteintes de trouble bipolaire ont des rythmes circadiens perturbés, c’est-à-dire leur horloge biologique interne. Les changements de lumière du jour qui se produisent à la fin de l’hiver et au début du printemps pourraient aggraver cette perturbation. Des chercheurs de l’Université de Harvard ont suggéré que l’augmentation de la lumière du jour à cette période de l’année peut pousser les personnes atteintes de trouble bipolaire à l’excès. Il semblerait que la rapidité avec laquelle ce changement se produit joue un rôle important.
Le noyau suprachiasmatique (SCN), une région du cerveau responsable de la régulation des rythmes circadiens, pourrait également être impliqué. Selon des recherches publiées dans une revue spécialisée, le SCN pourrait être génétiquement moins capable de s’adapter aux changements rapides d’obscurité et de lumière du jour chez les personnes atteintes de trouble bipolaire.
Une autre hypothèse est que l’hormone mélatonine, qui est produite par le corps en réponse à l’obscurité pour favoriser le sommeil, pourrait jouer un rôle dans la manie printanière. Les personnes atteintes de trouble bipolaire seraient plus sensibles à la lumière, ce qui pourrait entraîner une diminution de la production de mélatonine. Lorsque les journées s’allongent au printemps et en été, cela peut perturber le sommeil et les rythmes circadiens, ce qui peut déclencher la manie.
Pour prévenir la manie printanière, il est recommandé de respecter son plan de médicaments et de ne pas les arrêter sans avis médical. La thérapie du rythme interpersonnel et social peut également être utile pour comprendre et gérer les rythmes biologiques et sociaux. Il est important d’établir une routine quotidienne cohérente, de surveiller ses humeurs, de limiter l’exposition à la lumière, de faire de sa chambre une zone sans écran, d’éviter les nuits blanches, de pratiquer la pleine conscience, d’éviter la caféine et l’alcool, et de faire de l’exercice régulièrement.
La manie printanière chez les personnes atteintes de trouble bipolaire peut donc être causée par des perturbations des rythmes circadiens, des changements de lumière du jour et des fluctuations de la production de mélatonine. En adoptant des stratégies de gestion telles que la médication, la thérapie, les routines quotidiennes cohérentes et une bonne hygiène du sommeil, il est possible de réduire les risques et les conséquences de la manie printanière.