Les cellules sanguines sont constamment renouvelées dans le corps humain grâce à un processus appelé hématopoïèse. Les cellules souches hématopoïétiques (CSH) présentes dans la moelle osseuse sont responsables de la production de nouvelles cellules sanguines, notamment des globules rouges, des globules blancs et des plaquettes.
Ces CSH se regroupent avec d’autres cellules et facteurs présents dans la moelle osseuse pour former des microenvironnements ou des niches hétérogènes. Comprendre les propriétés de ces niches est essentiel, car des perturbations dans la différenciation des CSH, leur auto-renouvellement ou leur disposition spatiale peuvent entraîner des maladies, y compris le cancer.
Jusqu’à présent, les études sur les niches hématopoïétiques étaient principalement basées sur des modèles animaux, car l’accès à la moelle osseuse humaine était invasif et douloureux. Cependant, une équipe de scientifiques dirigée par Sanjay Patel de Weill Cornell Medicine a développé une nouvelle méthode pour étudier les niches de CSH humaines à l’aide de techniques d’imagerie et d’intelligence artificielle.
Les chercheurs ont utilisé des échantillons de moelle osseuse provenant d’études cliniques précédentes, qui étaient stockés dans des institutions et des biobanques. Grâce à de nouvelles techniques d’analyse d’images basées sur la coloration des tissus, l’équipe a pu visualiser les niches de CSH humaines aux niveaux unicellulaire et spatial.
Les résultats, publiés dans la revue Blood, ont révélé que les cellules souches et progénitrices humaines de la moelle osseuse se trouvent principalement près des os et des vaisseaux sanguins, ce qui correspond aux découvertes faites dans des études animales antérieures.
De plus, l’équipe a observé des différences dans la morphologie des cellules souches et des mégacaryocytes (qui produisent les plaquettes) entre les échantillons provenant de personnes plus jeunes et plus âgées. Ces différences pourraient avoir un impact sur le fonctionnement des niches et la production de cellules sanguines.
Maintenant que les chercheurs disposent de données sur les niches de CSH dans la moelle osseuse saine, la prochaine étape consiste à étudier les changements spatiaux dans les tissus malades, tels que les maladies de la moelle osseuse. Cette approche pourrait aider à mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à ces maladies et à développer de nouvelles stratégies thérapeutiques.
En conclusion, les recherches de cette équipe de scientifiques ont permis de mieux comprendre l’architecture de la moelle osseuse humaine et les niches de CSH. Cette nouvelle méthode d’imagerie pourrait également être utilisée pour étudier d’autres échantillons de tissus biopsiés et ouvrir de nouvelles perspectives de recherche dans le domaine de l’hématopoïèse et des maladies associées.
Source : https://www.the-scientist.com/news/advanced-spatial-tools-map-hematopoietic-stem-cell-niches-71589