Les critères du trouble de la personnalité antisociale les plus utilisés aujourd’hui proviennent de la cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), publié en 2013. Il convient de noter que certains professionnels de la santé continuent d’utiliser la quatrième édition (publiée en 1994) pour diagnostiquer le trouble de la personnalité antisociale (TPA), mais cette édition est moins précise. La quatrième édition stipulait également qu’il fallait des preuves de troubles du comportement avant l’âge de 15 ans pour pouvoir poser un diagnostic de TPA.
Le DSM-5 définit une personne souffrant d’un trouble de la personnalité antisociale comme une personne âgée d’au moins 18 ans qui répond aux critères suivants :
1. Mauvais fonctionnement individuel et interpersonnel :
La personne doit présenter des problèmes dans sa façon de fonctionner en tant qu’individu et dans sa façon d’interagir avec les autres. Elle peut être égocentrique, basant son estime de soi sur des gains personnels, du pouvoir ou du plaisir. Elle peut fixer des objectifs sans se soucier de l’impact sur les autres et ne pas être motivée par le respect des règles sociales, des lois ou de l’éthique culturelle. Elle peut également manquer d’empathie en ne se souciant pas des sentiments, des besoins ou de la souffrance des autres, et ne pas ressentir de remords après avoir blessé quelqu’un. Elle peut avoir du mal à développer des relations intimes et manipuler, exploiter ou contrôler les autres pour son propre bénéfice.
2. Antagonisme et désinhibition :
La personne doit présenter deux traits de personnalité spécifiques : l’antagonisme et la désinhibition. Elle peut être manipulatrice, trompeuse, insensible et hostile envers les autres. Elle peut utiliser son charme ou son intelligence pour séduire ou contrôler les autres. Elle peut mentir fréquemment, exagérer ou inventer des choses.
Elle peut ne pas se soucier des sentiments ou des problèmes des autres, ne pas ressentir de culpabilité ou de remords si ses actions nuisent à quelqu’un d’autre. Elle peut être agressive voire sadique, prenant plaisir à la douleur des autres. Elle peut être fréquemment en colère, irritable et chercher à se venger, même pour de petites insultes ou des dommages accidentels causés à autrui. Elle peut également être irresponsable, impulsive et prendre des risques sans se soucier des conséquences possibles.
En plus de ces deux critères, une personne doit répondre aux trois critères suivants pour recevoir un diagnostic de trouble de la personnalité antisociale :
3. Comportement cohérent dans le temps et dans les différentes situations :
Les problèmes de fonctionnement personnel et interpersonnel décrits ci-dessus doivent être présents tout au long de la vie de la personne et dans toutes les situations. Ces problèmes ne disparaissent pas à certaines périodes ou dans certaines situations.
4. Aucune autre explication psychologique, sociale ou culturelle :
Les problèmes de personnalité et les difficultés dans les relations interpersonnelles ne peuvent pas être expliqués par le stade de développement psychologique de la personne, son environnement social ou culturel. Si ces problèmes ou caractéristiques sont normaux compte tenu du développement mental ou de la situation sociale ou culturelle de la personne, elle ne satisfait pas à cette exigence.
5. Comportement non causé par une toxicomanie ou un trouble médical :
Les problèmes de comportement ne sont pas le résultat des effets physiques de la consommation de drogues, d’alcool ou d’autres substances, ni d’un autre problème médical tel qu’un traumatisme crânien ou un autre trouble mental.
Il est important de noter que le diagnostic du trouble de la personnalité antisociale ne doit pas être posé à la légère et doit être effectué par un professionnel de la santé qualifié.