L’endomètre est une muqueuse utérine qui se régénère naturellement sans laisser de cicatrices. Cependant, les patientes atteintes du syndrome d’Asherman présentent des cicatrices et des adhérences intra-utérines qui entraînent des complications telles que l’infertilité et les fausses couches. Les facteurs moléculaires responsables de ce syndrome sont encore méconnus, ce qui rend difficile la prévention et le traitement.
Une équipe de recherche dirigée par Carlos Simón Vallés de l’Université de Valence a étudié les cellules de patients atteints du syndrome d’Asherman afin de mieux comprendre la physiopathologie de cette maladie. Ils ont découvert des différences importantes dans les voies de signalisation épithéliales, la communication cellulaire et les profils d’expression génique, ce qui explique les adhérences intra-utérines caractéristiques du syndrome d’Asherman.
Les chercheurs ont également créé des organoïdes endométriaux dérivés de patients pour mieux étudier cette maladie. Les organoïdes sont des cultures cellulaires 3D qui imitent la fonction et l’architecture des tissus. Les résultats ont montré des différences dans les sous-types de cellules épithéliales, ainsi qu’une perte des interactions normales entre les cellules épithéliales et stromales, ce qui confirme la nature profibrotique du syndrome d’Asherman.
Ces découvertes sont importantes car elles permettent de mieux comprendre les mécanismes moléculaires responsables de ce syndrome et ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention et le traitement. Par exemple, l’utilisation d’organoïdes de l’endomètre pourrait constituer un modèle in vitro utile pour étudier cette maladie.
Pinar Kodaman, endocrinologue de la reproduction à la faculté de médecine de l’université de Yale, a salué cette étude en soulignant son importance pour mieux comprendre la physiologie de l’endomètre et le développement des adhérences intra-utérines. Elle souligne également que ces découvertes pourraient avoir des implications thérapeutiques et préventives.
En conclusion, cette étude offre de nouvelles informations sur la physiopathologie du syndrome d’Asherman et ouvre des perspectives pour le développement de nouvelles thérapies et de mesures préventives. Il reste encore beaucoup à apprendre sur cette maladie rare, mais ces résultats sont prometteurs pour améliorer la prise en charge des patientes atteintes de ce syndrome.
Source : https://www.the-scientist.com/news/decoding-the-cellular-secrets-of-the-endometrium-71591