Les cellules migrent au cours du développement, de la défense immunitaire et de la tumorigenèse en établissant des connexions avec la matrice extracellulaire et d’autres cellules. Pour ce faire, elles utilisent des protéines de détection de force et adaptatrices qui activent des molécules de surface appelées intégrines. Ces intégrines forment des adhésions à la surface cellulaire qui se connectent ensuite à des cibles extracellulaires. Jusqu’à présent, on pensait que les protéines détectant la force étaient responsables de l’activation des intégrines, mais les événements d’adhésion précoces et la manière dont de petites forces peuvent activer ces protéines n’étaient pas bien compris.
Dans une nouvelle étude publiée dans eLife, des chercheurs ont découvert que la protéine adaptatrice Cas favorisait l’initiation de l’adhésion cellulaire, suggérant une activation indépendante de la force. Une fois activée par phosphorylation, Cas forme des complexes avec d’autres protéines de signalisation qui contribuent à l’adhésion, à la migration et à la prolifération cellulaire. Cette découverte remet en question l’idée selon laquelle l’activation de l’intégrine est uniquement due à la sensation mécanique.
Les chercheurs ont utilisé la microscopie à réflexion interne totale (TIRF) pour observer les premières étapes de la propagation cellulaire. Ils ont constaté que les protéines Cas se regroupaient aux bords de la cellule avant l’arrivée des protéines d’adhésion et l’activation de l’intégrine β1. En éliminant ou inhibant Cas, les chercheurs ont observé que les intégrines ne se regroupaient pas et les cellules avaient du mal à se fixer aux surfaces.
De plus, les chercheurs ont identifié une boucle de rétroaction positive entre Cas et Rac1, une protéine qui joue un rôle dans la formation de complexes focaux favorisant l’adhésion cellulaire. La phosphorylation de Cas active Rac1, qui à son tour favorise une activation supplémentaire de Cas. Cette boucle de rétroaction régule le processus d’adhésion cellulaire.
Cette étude a révélé une séquence et une dépendance entre différentes protéines biochimiques dans la formation des adhérences focales. Elle remet en question l’idée précédente selon laquelle l’assemblage des adhésions focales est principalement mécanosensible. Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives pour la recherche sur l’assemblage des adhésions focales et pour la compréhension de leur rôle dans le développement et le cancer.
En conclusion, les chercheurs ont découvert que la protéine adaptatrice Cas joue un rôle clé dans l’initiation de l’adhésion cellulaire, indépendamment de la sensation mécanique. Cette découverte remet en question les modèles existants de l’assemblage des adhésions focales et ouvre de nouvelles perspectives pour la recherche future dans ce domaine. Comprendre les mécanismes à l’origine de la formation des adhésions cellulaires peut aider à expliquer comment les cellules interagissent avec leur environnement et comment le cancer exploite ce processus pour échapper à la destruction.
Source : https://www.the-scientist.com/news/shedding-light-on-cell-attachment-71579