Une étude publiée en mai 2013 dans la revue Neurology, qui a utilisé les dossiers des patients du plan de santé Kaiser Permanente de Californie du Sud, a révélé que la sclérose en plaques (SEP) était plus fréquente chez les patients noirs que chez les patients blancs, hispaniques ou asiatiques. De même, une étude publiée en juin 2012 dans la revue Brain réalisée par le Département des Anciens Combattants des États-Unis a révélé que les anciens combattants noirs présentaient le taux le plus élevé de SEP parmi toutes les races et ethnies du groupe d’étude. Cependant, la fréquence exacte de la SEP chez les Noirs américains reste un sujet de débat en raison du manque d’études sur cette population et de la complexité des causes de la maladie, qui peuvent varier d’une population à l’autre.
Plusieurs facteurs contribuent à l’apparition de la SEP, notamment la génétique et les influences environnementales telles que la géographie. Les personnes vivant loin de l’équateur ont un risque plus élevé de développer la SEP, car elles sont moins exposées au soleil, ce qui réduit la production de vitamine D dans le corps. Cependant, des études ont montré que l’exposition à la lumière ultraviolette, indépendamment des niveaux de vitamine D, était associée à un risque plus faible de SEP chez les personnes noires et blanches. Les facteurs génétiques jouent également un rôle important dans le développement de la SEP, avec jusqu’à 200 gènes différents impliqués.
Les Noirs américains présentent des formes plus agressives de SEP et sont plus susceptibles de développer des handicaps liés à la maladie. Des études ont montré que les Afro-Américains présentaient une plus grande déficience motrice et des scores de gravité de la SEP plus élevés que les Américains blancs. De plus, l’atrophie cérébrale et rétinienne se produit plus rapidement chez les Afro-Américains, ce qui entraîne une perte de matière grise et blanche plus importante. Les Afro-Américains sont également plus susceptibles d’avoir des complications oculaires et de la moelle épinière liées à la SEP.
Les traitements contre la SEP semblent fonctionner de manière similaire chez les Afro-Américains et les Caucasiens, bien que les preuves soient limitées en raison de la sous-représentation des Noirs américains dans les essais cliniques. Des études ont montré que des médicaments tels que Tecfidera et Aubagio étaient efficaces et sans effets secondaires chez les Afro-Américains atteints de SEP.
Cependant, il est important de noter que les Noirs américains ont été largement exclus des essais cliniques sur les traitements contre la SEP, ce qui limite notre compréhension de l’efficacité des médicaments dans cette population. Il est donc crucial d’encourager la participation des Afro-Américains aux recherches sur la SEP afin de développer des traitements plus adaptés à leur spécificité.
Aux états-Unis, la SEP est donc plus fréquente chez les Noirs américains et se manifeste de manière plus sévère. Les facteurs génétiques et environnementaux, ainsi que les disparités d’accès aux soins de santé, contribuent à cette réalité. La recherche sur la SEP chez les Noirs américains est encore limitée, mais des études récentes commencent à explorer cette problématique. Il est essentiel de poursuivre ces recherches pour améliorer la prise en charge et le traitement de la SEP chez cette population.