Une récente étude montre que la consommation de fruits entiers et de légumes colorés, en particulier de variétés rouges et oranges, réduit significativement le risque de fragilité chez les adultes, aidant ainsi les gens à maintenir leur force et leur vitalité en vieillissant.
Une étude publiée dans le journal Heliyon révèle que la consommation de fruits et de légumes est associée à un risque réduit de fragilité.
La fragilité est un état clinique d’augmentation de la vulnérabilité au stress. La condition se caractérise par une diminution de la force physique, de la fatigue, de la mobilité réduite et d’un déclin de la qualité de vie globale. Plusieurs aspects sont associés à la fragilité, notamment la force musculaire, la fonction cognitive et la fonction du système immunitaire.
L’intensité de la fragilité est mesurée à l’aide d’un score de fragilité, calculé à partir d’indicateurs multidimensionnels, incluant la stabilité de la démarche, la force de préhension, la fonction cognitive et le niveau d’activité physique.
Les fruits et les légumes sont des sources riches en vitamines, minéraux, antioxydants et autres nutriments essentiels nécessaires au bon fonctionnement physiologique. La recherche montre qu’une consommation adéquate peut ralentir la progression de la fragilité et améliorer divers résultats de santé, tels que la qualité de vie.
Dans cette étude, les scientifiques ont exploré si la consommation de fruits et de légumes peut réduire le risque de fragilité chez les adultes aux États-Unis.
L’étude a utilisé des données épidémiologiques de 13 935 participants adultes de l’Enquête nationale sur l’alimentation et la santé (NHANES) entre 2007 et 2018. Le NHANES est une étude transversale nationalement représentative menée régulièrement depuis 1960 pour évaluer l’état de santé et nutritionnel des enfants et des adultes aux États-Unis.
L’apport moyen en fruits et légumes des participants sur deux jours a été déterminé à l’aide de deux questionnaires distincts de rappel alimentaire de 24 heures. Un modèle d’indice de fragilité a été utilisé pour évaluer les niveaux de fragilité des participants. Le modèle comprenait 49 éléments répartis dans sept catégories principales : cognition, dépendance, dépression, comorbidités, hospitalisation et soins infirmiers, anthropométrie et résultats de laboratoire.
Des analyses statistiques appropriées ont été menées pour déterminer l’association entre la consommation de fruits et de légumes et le risque de fragilité dans différents sous-groupes démographiques, incluant le genre, les niveaux de revenu, l’IMC et l’origine ethnique. L’analyse a utilisé des splines cubiques restreintes (RCS) pour identifier les relations non linéaires entre la consommation et le risque de fragilité.
La population étudiée comprenait 13 935 participants, parmi lesquels 2 224 étaient classés comme fragiles et 11 711 comme non fragiles. Ces deux groupes présentaient des différences significatives dans les caractéristiques sociodémographiques, notamment le genre, la race, l’état civil, le niveau d’éducation et l’indice de masse corporelle (IMC).
L’analyse, en tenant compte des facteurs de confusion potentiels (âge, genre, niveau d’éducation, niveau d’activité physique, situation financière, tabagisme et consommation d’alcool, et IMC), a révélé que les fruits et les légumes, sous n’importe quelle forme, peuvent réduire significativement le risque de fragilité.
L’étude a également trouvé que l’effet protecteur de la consommation de fruits et de légumes variait selon les différents groupes démographiques. Par exemple, les femmes et les participants en sous-poids ont connu une association plus forte entre une consommation élevée de fruits/légumes et une réduction de la fragilité par rapport aux autres sous-groupes.
En ce qui concerne les fruits entiers ou granulaires, à l’exclusion des oranges, des melons et des baies, les groupes de consommation moyenne ou élevée présentaient un risque de fragilité significativement plus faible que le groupe de consommation faible.
L’analyse des sous-groupes, en considérant toutes les catégories de consommation de fruits et de légumes (consommation totale de fruits, consommation de fruits entiers, consommation de jus, consommation d’autres fruits, consommation de légumes rouges-orange et consommation totale de légumes), a révélé des associations significatives entre la consommation de fruits et de légumes et le risque de fragilité dans différents genres, niveaux de revenu, consommation d’alcool, niveaux d’éducation et groupes ethniques.
Une analyse supplémentaire à l’aide de RCS a montré que la relation entre la consommation et la fragilité était non linéaire, avec une réduction du risque de fragilité observée jusqu’à un certain seuil de consommation, au-delà duquel le risque commençait à augmenter. Ce schéma était particulièrement évident pour la consommation totale de fruits, à l’exception des légumes rouges et oranges, qui continuaient à réduire le risque de fragilité à mesure que la consommation augmentait.
L’étude conclut que l’apport adéquat en fruits et légumes peut réduire significativement le risque de fragilité. Elle souligne également que la consommation de légumes féculents peut augmenter le risque de fragilité.
En outre, l’IMC a été trouvé pour modifier la relation entre la consommation de fruits et de légumes et la fragilité, les individus en sous-poids montrant un bénéfice plus prononcé de niveaux de consommation plus élevés par rapport aux individus ayant un IMC normal ou élevé. Cette association est plus prononcée chez les participants en sous-poids.
Parmi les différentes catégories de consommation de fruits, l’étude montre que la consommation de fruits entiers a un meilleur effet de réduction du risque de fragilité que la consommation de jus de fruits. De même, une réduction significative du risque a été observée avec une augmentation de la consommation de légumes rouges et oranges, notamment les carottes, les poivrons rouges et les poivrons doux.
En résumé, l’étude fournit une base scientifique pour élaborer des stratégies nutritionnelles efficaces pour la prévention et la gestion de la fragilité. Ces stratégies devraient prendre en compte les caractéristiques démographiques individuelles, telles que le genre et l’IMC, pour maximiser les effets protecteurs de la consommation de fruits et de légumes. Elles devraient également mettre l’accent sur la consommation de fruits entiers plutôt que de jus de fruits et sur les légumes rouges et oranges plutôt que sur les légumes féculents.
Comme le soulignent les scientifiques, les résultats actuels de l’étude mettent en lumière la nécessité d’investigations futures approfondies sur les liens alimentaires avec la fragilité. Des études cliniques supplémentaires sont nécessaires pour valider ces résultats et comprendre les mécanismes par lesquels les fruits et les légumes peuvent réduire le risque de fragilité.
Source : Eat more fruit and vegetables to lower frailty risk