Bonjour, je suis Art Caplan, directeur de l’éthique médicale à l’École de Médecine Grossman de l’Université de New York (NYU). Récemment, une histoire intéressante a fait surface dans la presse médicale. Un chirurgien plastique nommé Edmond Cabbabe s’apprêtait à réaliser une intervention esthétique de suivi sur sa femme à l’Hôpital Mercy South, un grand établissement hospitalier situé dans la région de St. Louis, Missouri.
Il l’avait inscrite au planning opératoire, tout comme il l’avait fait pour l’opération initiale. Cependant, le jour de l’intervention, l’hôpital l’a appelé pour lui annoncer que l’opération était annulée. En effet, une nouvelle politique interdisait aux médecins d’opérer des membres de leur famille.
Ce chirurgien était un ancien président de l’Association Médicale de l’État du Missouri et, il me semble, également membre du conseil d’administration ou président de la Fondation de l’Association Médicale Américaine (AMA). Il était non seulement compétent dans son domaine mais également une figure importante de la politique médicale.
L’AMA a toujours eu pour politique de ne pas traiter les proches. Ce chirurgien a remis en question cette politique, estimant qu’elle était trop restrictive et ne faisait pas de sens d’interdire de traiter les membres de la famille et les amis.
Il sous-entendait qu’il était compétent dans son domaine et qu’il savait exactement ce qu’il faisait. Il pensait être le mieux placé pour réaliser l’intervention sur sa femme. Cependant, il est important de garder à l’esprit que les relations personnelles peuvent entraîner des biais dans la prise en charge médicale.
Bien que certaines situations mineures puissent être traitées sans risque d’objectivité altérée, il est crucial de faire preuve de discernement. Par exemple, prescrire un médicament pour soulager des démangeaisons peut être approprié, mais dans des domaines plus sensibles comme la santé mentale ou la gestion de la douleur, il est préférable de ne pas traiter les proches.
Il est essentiel de respecter la politique de l’AMA et de décourager les médecins de traiter leurs proches. Cependant, il peut être envisagé d’assouplir cette règle dans des cas mineurs et routine où la prise en charge ne compromet pas l’objectivité du médecin ni la sécurité du patient.
En conclusion, la prudence doit guider les décisions des médecins quant à traiter ou non des proches. Il est important de privilégier le bon sens et de ne pas prendre de risques inutiles dans des situations délicates. Merci de votre attention.
Source : Ethicist Discusses Whether It’s Appropriate