La sclérose en plaques (SEP) peut avoir un impact sur la respiration de différentes manières. Les lésions qui se forment dans le cerveau et la colonne vertébrale peuvent affecter le fonctionnement physique de manière générale, y compris la fonction respiratoire. Selon le neurologue Zulma Hernández-Peraza, les lésions cérébrales peuvent altérer les signaux envoyés vers les poumons, entraînant ainsi des problèmes respiratoires tels que l’apnée centrale du sommeil. Cette affection se caractérise par des interruptions fréquentes de la respiration pendant le sommeil, ce qui peut provoquer un réveil brusque avec essoufflement, de l’insomnie, de la somnolence diurne et des douleurs thoraciques la nuit.
Par ailleurs, les personnes atteintes de SEP peuvent également souffrir d’apnée obstructive du sommeil, qui se manifeste par des obstructions intermittentes des voies respiratoires supérieures. Ce phénomène peut être causé par un relâchement des muscles responsables du maintien des voies respiratoires ouvertes, en raison des lésions cérébrales. L’apnée obstructive du sommeil est souvent associée au ronflement et à l’obésité.
Les lésions de la colonne vertébrale liées à la SEP peuvent également avoir un impact sur la respiration. Elles peuvent affaiblir les muscles respiratoires et restreindre la capacité des poumons à inspirer et expirer correctement. Selon le neurologue Staley Brod, la faiblesse des muscles respiratoires peut compromettre la respiration, tandis que la spasticité des muscles peut également contribuer à ce problème. Une lésion de la colonne cervicale peut même provoquer une sensation d’essoufflement, connue sous le nom de « câlin MS », bien qu’il s’agisse généralement d’une perception désagréable et que les niveaux d’oxygène dans le sang restent normaux.
Par ailleurs, certains médicaments utilisés pour traiter la SEP peuvent également affecter la respiration. Par exemple, le médicament Gilenya (fingolimod) peut réduire certaines mesures de la fonction respiratoire. De plus, certains médicaments tels que les tranquillisants, les relaxants musculaires et les opioïdes peuvent ralentir ou restreindre la respiration. En 2019, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a même émis un avertissement concernant les difficultés respiratoires graves associées à la prise de gabapentine (Neurontin, Gralise, Horizant) ou de prégabaline (Lyrica, Lyrica CR), deux médicaments parfois prescrits aux personnes atteintes de SEP. Il est donc important de discuter de tout facteur de risque respiratoire avec votre médecin si vous prenez ces médicaments, en particulier à fortes doses.
En conclusion, la SEP peut affecter la respiration de différentes manières, notamment en raison des lésions cérébrales et de la colonne vertébrale, ainsi que des effets secondaires de certains médicaments. Il est essentiel de consulter un professionnel de la santé pour évaluer et traiter ces problèmes respiratoires, afin d’améliorer la qualité de vie des personnes atteintes de SEP.