La déglutition est un processus complexe qui implique plusieurs étapes et différentes parties du corps, dont la langue, le larynx, l’œsophage et le cerveau. Malgré sa rapidité et sa coordination, nous n’y pensons généralement pas. Selon le Dr Martin B. Brodsky, professeur agrégé et orthophoniste à l’Université Johns Hopkins, il existe 17 composants qui travaillent ensemble pendant environ deux secondes lors de la déglutition.
Lors d’une déglutition normale, les voies respiratoires sont fermées avant que la nourriture ou le liquide ne pénètre dans la gorge. Une fois la déglutition terminée, les voies respiratoires s’ouvrent à nouveau. Les problèmes de déglutition liés à la sclérose en plaques (SEP) sont souvent dus à des problèmes de timing ou de coordination, ainsi qu’à une faiblesse des muscles utilisés pour avaler.
Une synchronisation incorrecte peut entraîner des fuites de nourriture ou de liquide dans la gorge avant le début de la déglutition, ce qui peut provoquer une toux ou un étouffement. Lorsque les muscles de la déglutition sont faibles, la déglutition peut être initiée correctement, mais tous les aliments ou liquides ne descendent pas, laissant un résidu dans la gorge. Au fil du temps, ces résidus peuvent s’accumuler et augmenter le risque d’aspiration, c’est-à-dire lorsque la nourriture ou le liquide pénètre dans les voies respiratoires. Cela peut entraîner une pneumonie par aspiration, une infection pulmonaire potentiellement mortelle.
Les difficultés à avaler peuvent survenir chez toute personne atteinte de SEP, mais elles sont plus fréquentes chez les personnes atteintes de formes plus avancées de la maladie. Une étude récente a montré que 25% des personnes atteintes de SEP souffraient de dysphagie, avec des taux plus élevés chez les personnes atteintes de formes progressives de la maladie et chez celles ayant un score d’invalidité plus élevé.
Pour diagnostiquer la dysphagie, des examens tels qu’un examen moteur oral et une évaluation instrumentale peuvent être réalisés. L’examen moteur oral permet d’évaluer la bouche, la langue et la capacité de déglutition d’une personne. L’évaluation instrumentale utilise des techniques telles que la fluoroscopie et l’endoscopie pour examiner la physiologie de la déglutition.
Une fois la cause de la dysphagie identifiée, un orthophoniste peut recommander différentes approches pour améliorer la déglutition. Cela peut inclure des changements de posture lors de la déglutition, l’épaississement des aliments pour faciliter leur ingestion ou l’utilisation d’autres stratégies adaptées à chaque individu.
Il est important de noter que la gestion de la dysphagie peut être un défi, car cela implique souvent de changer des réactions innées et de remplacer celles-ci par des comportements appris pour minimiser les risques d’étouffement ou d’aspiration.
En conclusion, la dysphagie est un problème courant chez les personnes atteintes de SEP en raison de problèmes de timing, de coordination et de faiblesse musculaire. Des approches adaptées à chaque individu peuvent être utilisées pour améliorer la déglutition et réduire les risques d’aspiration.