Les personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) qui prennent des traitements anti-CD20, tels que l’ocrelizumab (Ocrevus), l’ofatumumab (Kesimpta), rituximab (Rituxan) et ublituximab (Briumvi), bénéficient d’une réduction des rechutes et de la progression du handicap. Cependant, l’un des inconvénients potentiels de ces traitements est un risque accru d’infection, en particulier à long terme.
Une étude publiée dans la revue Neurologie a révélé que les personnes atteintes de SEP traitées par ocrelizumab pourraient être jusqu’à 258 fois plus susceptibles que la population moyenne de contracter une maladie neuroinvasive, telle que le virus neuroinvasif du Nil occidental. Ce virus infecte le système nerveux, en particulier le système nerveux central (cerveau et moelle épinière), et est principalement transmis par les moustiques.
La recherche a identifié seulement quatre femmes atteintes de SEP sous ocrelizumab qui ont développé le virus neuroinvasif du Nil occidental, parmi un groupe de 2 009 personnes atteintes de SEP. En comparaison, seulement 86 personnes au total ont été diagnostiquées avec le virus neuroinvasif du Nil occidental dans les populations de Pennsylvanie et du New Jersey pendant la période de l’étude.
Les symptômes du virus du Nil occidental comprennent la fièvre, les maux de tête, les courbatures, les douleurs articulaires, les vomissements, la diarrhée, l’éruption cutanée, la fatigue et la faiblesse. Les femmes atteintes de SEP ayant développé le virus ont également présenté des symptômes indiquant qu’elles avaient développé une méningo-encéphalite, une maladie potentiellement mortelle qui combine méningite et encéphalite.
Le diagnostic du virus du Nil occidental est généralement basé sur les symptômes, les antécédents de piqûres de moustiques et les tests de laboratoire. Cependant, chez les femmes utilisant l’ocrelizumab, l’utilisation de ce traitement a réduit la sensibilité des tests sanguins pour le virus, ce qui signifie que les résultats étaient négatifs alors qu’ils auraient dû être positifs. Par conséquent, les chercheurs ont conclu que le diagnostic du virus du Nil occidental chez les personnes sous traitement immunosuppresseur nécessite une suspicion élevée de la part des professionnels de la santé.
Pour se protéger contre l’infection par le virus du Nil occidental, il est recommandé d’utiliser un insectifuge, de porter des vêtements à manches longues et des pantalons longs, de traiter les vêtements avec de la perméthrine, d’utiliser des moustiquaires sur les fenêtres et les portes, et de vider tous les récipients contenant de l’eau pour empêcher les moustiques de pondre.
En conclusion, bien que les traitements anti-CD20 offrent des avantages significatifs pour les personnes atteintes de SEP, il est important de comprendre les risques associés, tels que le risque accru d’infection par le virus du Nil occidental. Les symptômes de cette infection peuvent être graves, et un diagnostic précis peut être difficile chez les personnes sous traitement immunosuppresseur. Il est donc essentiel de prendre des mesures de prévention pour éviter les piqûres de moustiques et de consulter un professionnel de la santé en cas de symptômes suspects.