La Food and Drug Administration (FDA) a qualifié le kratom d’opioïde en février 2018, après que des scientifiques de l’agence ont découvert 25 composés dans la feuille de kratom dotés de « propriétés opioïdes ». Les opioïdes sont une classe de drogues naturelles et synthétiques dérivées du pavot à opium. Ils se lient à des récepteurs spécifiques dans le cerveau et envoient des signaux qui bloquent la douleur et ont un effet calmant. Parmi les opioïdes les plus connus, on retrouve la morphine, la codéine, l’oxycodone (OxyContin), le fentanyl (Duragésic) et l’héroïne.
La FDA a déclaré que les composés du kratom peuvent également se lier aux récepteurs opioïdes, ce qui rend le kratom similaire aux opioïdes traditionnels. Cela soulève des inquiétudes quant à son potentiel d’abus, de dépendance et de graves conséquences pour la santé. Cependant, certains partisans du kratom contestent cette classification et affirment que le kratom présente des différences distinctes par rapport aux opioïdes traditionnels.
Un groupe de neuf scientifiques a écrit une lettre ouverte exprimant leurs préoccupations quant à la solidité de la science sur laquelle se base la FDA pour classer le kratom comme opioïde. Ces scientifiques ont reçu un soutien ou un financement de recherche de l’American Kratom Association, ce qui peut soulever des questions sur leur impartialité. Ils soutiennent que le kratom, dérivé d’une plante de la famille du café, présente des différences par rapport aux opioïdes traditionnels. Par exemple, contrairement aux opioïdes, le kratom n’est pas connu pour ralentir la respiration. Cette différence est importante car la dépression respiratoire causée par les opioïdes est une cause majeure de décès liés à la crise actuelle des opioïdes aux États-Unis.
La controverse entourant la classification du kratom comme opioïde est liée à la question de sa légalité et de sa réglementation. Aux États-Unis, le kratom est encore largement non réglementé, bien qu’il soit interdit dans certains États et villes. Certains utilisateurs affirment que le kratom les aide à gérer la douleur, l’anxiété et la dépendance aux opioïdes, tandis que d’autres mettent en garde contre les risques potentiels liés à son utilisation.
La FDA a émis des avertissements concernant les risques associés à la consommation de kratom, notamment les symptômes de sevrage, les effets indésirables graves et la possibilité de dépendance. L’agence a également signalé plusieurs cas de décès liés à l’utilisation de kratom, bien que ces cas aient souvent impliqué d’autres substances. En raison de ces préoccupations, la FDA a recommandé aux consommateurs d’éviter le kratom.
En conclusion, la FDA a qualifié le kratom d’opioïde en raison de sa capacité à se lier aux récepteurs opioïdes dans le cerveau. Cependant, certains scientifiques contestent cette classification et soulignent les différences entre le kratom et les opioïdes traditionnels. La controverse entourant le kratom soulève des questions sur sa réglementation et son utilisation, et la FDA a émis des avertissements concernant les risques potentiels associés à sa consommation.