Il m’arrive parfois, voire la plupart du temps, de me sentir submergé par une pile de priorités, de délais et d’engagements. Ces priorités peuvent être les miennes, celles de quelqu’un d’autre ou simplement des tâches quotidiennes qui semblent trop nombreuses pour que je puisse les gérer.
J’ai souvent entendu des personnes atteintes de sclérose en plaques (SEP) dire qu’il leur est presque impossible de faire plusieurs tâches à la fois, ou du moins de le faire comme elles en avaient l’habitude. Certaines d’entre elles ne peuvent même plus marcher et mâcher du chewing-gum simultanément.
Au fil des années, j’ai remarqué que ce n’est pas tant le fait de faire plusieurs tâches qui pose problème, mais plutôt le fait de ne pas réussir à en accomplir deux sans ressentir un sentiment de débordement et d’incapacité. Cependant, comme le dit l’adage, la définition de la folie est de faire la même chose encore et encore en espérant un résultat différent.
Lorsque le téléphone sonne, que les chiens demandent à sortir et que le facteur est à la porte, je suis souvent submergé par tout cela. Ma capacité à gérer une tâche après l’autre a été réduite, ce qui contraste avec ma vie passée où je pouvais facilement jongler entre différentes activités. Je suis épuisé. Merci SEP !
Mais c’est là que cette « folie » entre en jeu. Je sais que cela va arriver, c’est comme si je me tenais devant un rouleau compresseur, incapable de faire quoi que ce soit pour l’arrêter. Parfois, je dois admettre que je procrastine un peu avant de commencer mes tâches, mais la plupart du temps, je lutte contre la SEP avec mes ressources limitées. Essayer de faire quelque chose d’important dans cet état me décourage, et il n’est pas étonnant qu’une simple liste de tâches à faire puisse sembler aussi longue que « Guerre et Paix ».
Lorsque des amis atteints de SEP me parlent de leurs difficultés, je leur apporte toujours mon soutien et ma compréhension. Cependant, lorsque cela m’arrive à moi-même, je suis souvent envahi par le découragement et la déception.
Je n’ai pas de réponse définitive à ce dilemme causé par la SEP. Je ne peux pas comprendre pleinement à quel point cette maladie a perturbé mon cerveau et mon esprit. Ce que je peux faire, c’est reconnaître que cela s’est produit et me fixer un maximum de deux tâches à accomplir par jour, en espérant que la sonnette, le téléphone et la minuterie du four ne sonneront pas tous en même temps.
Je vous souhaite, ainsi qu’à votre famille, une excellente santé.
Trévis
Mon livre « Chef interrompu » est disponible sur Amazon. Suivez-moi sur ma page Facebook « La vie avec la SEP » pour en savoir plus sur la sclérose en plaques.