Quelles maladies peuvent donner droit à l’invalidité catégorie 1 ?

Par : Matthieu Gallet

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La reconnaissance d’invalidité catégorie 1 est attribuée aux personnes souffrant d’un handicap les empêchant d’exercer une activité professionnelle. Quelles pathologies graves permettent d’obtenir cette reconnaissance ? Éclairage sur cette question essentielle.

Qu’est ce que l’invalidité de catégorie 1

L’invalidité de catégorie 1 correspond au degré le plus élevé de reconnaissance administrative pour une personne en situation de handicap. Elle atteste d’une incapacité totale et définitive à exercer une activité professionnelle, quelle qu’elle soit, en raison de l’importance du handicap.

Cette reconnaissance est accordée par les Commissions des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) après étude du dossier médical du demandeur. Elle fait suite à une évaluation poussée du taux d’incapacité permanente, qui doit atteindre au minimum 80%.

Concrètement, le bénéficiaire de l’invalidité 1 perçoit une allocation aux adultes handicapés (AAH) à taux plein, ainsi qu’une prise en charge à 100% des frais de santé et des compléments éventuels selon les situations (majoration pour la vie autonome, prestation de compensation du handicap…).

Cette aide sociale a vocation à compenser l’impossibilité totale de travailler et d’avoir des revenus d’activité en raison du handicap lourd. Elle permet aux personnes très gravement atteintes d’avoir un minimum vital décent.

Elle est attribuée à vie ou pour une période renouvelable selon l’évolution du handicap. Un réexamen périodique permet d’ajuster les droits si besoin.

Maladies neurologiques et invalidité catégorie 1

Les affections neurologiques graves sont l’une des principales causes d’attribution de l’invalidité catégorie 1, qui reconnaît l’incapacité totale d’exercer une activité professionnelle. Parmi les pathologies concernées, on retrouve notamment :

La sclérose en plaques

Cette maladie auto-immune chronique dégénérative du système nerveux central est particulièrement invalidante. Les poussées imprévisibles entraînent des troubles moteurs, sensitifs, visuels et de la fatigue. À un stade évolué, une invalidité lourde avec perte d’autonomie peut survenir.

La maladie de Parkinson

Ce trouble neuro-dégénératif provoque des symptômes moteurs (tremblements, ralentissements, raideurs) et non moteurs (troubles cognitifs, dépression…) très handicapants au quotidien. L’aggravation progressive mène souvent à une perte d’autonomie totale justifiant l’invalidité 1.

Les accidents vasculaires cérébraux (AVC)

Les séquelles d’un AVC peuvent être très lourdes : hémiplégie, aphasie, troubles cognitifs… Selon l’importance des déficits résiduels, l’inaptitude au travail pourra être reconnue.

La maladie d’Alzheimer et démences apparentées

Les démences neuro-dégénératives sévères provoquant des troubles cognitifs majeurs (désorientation, perte d’autonomie, changements de comportement…) peuvent mener à une invalidité totale aux stades avancés.

La sclérose latérale amyotrophique (SLA ou maladie de Charcot)

Cette pathologie neuro-dégénérative très agressive entraîne une paralysie progressive jusqu’à l’impotence totale, justifiant le classement en invalidité 1.

Bien que très différentes, ces affections ont pour point commun d’engendrer des déficiences neurologiques lourdes et durables, incompatibles avec l’exercice d’une profession.

Insuffisances d’organes sévères

Les défaillances graves et irréversibles d’organes vitaux représentent une autre cause majeure d’attribution de l’invalidité catégorie 1. En effet, ces pathologies à un stade avancé perturbent lourdement les capacités fonctionnelles au point de rendre impossible l’exercice d’une activité professionnelle. Voici quelques exemples d’insuffisances d’organes pouvant justifier cette reconnaissance :

Insuffisance respiratoire chronique sévère

Qu’elle soit d’origine pulmonaire (BPCO, fibrose…) ou extrapulmonaire (obésité, déformations…), une insuffisance respiratoire chronique grave avec hypoxie nécessitant une oxygénothérapie au long cours peut être un motif d’inaptitude totale.

Insuffisance cardiaque terminale

À un stade très avancé où les traitements ne permettent plus de stabiliser la situation, l’insuffisance cardiaque majeure avec dyspnée d’effort invalidante, fatigue extrême et œdèmes récalcitrants peut mener à l’invalidité 1 en attendant une éventuelle transplantation.

Insuffisance hépatique terminale

Lorsque la cirrhose ou une autre pathologie chronique du foie évolue vers un stade de décompensation, avec présence d’ascite, d’oedèmes, d’ictère, de troubles de la conscience, l’attribution de l’invalidité lourde est possible dans l’attente d’une greffe hépatique.

Insuffisance rénale terminale

Au stade ultime de l’insuffisance rénale chronique avec nécessité de recourir à l’épuration extrarénale (dialyse), la reconnaissance d’invalidité catégorie 1 peut s’appliquer en attendant une éventuelle greffe de rein.

Ainsi, lorsque les défaillances d’organes vitaux atteignent un seuil critique malgré les traitements, la perte d’autonomie fonctionnelle peut être totale et justifier cette aide sociale indispensable.

Pathologies psychiatriques handicapantes
Pathologies psychiatriques handicapantes

Pathologies psychiatriques handicapantes

Bien que moins visibles que les handicaps physiques, certains troubles psychiatriques sévères peuvent grandement entraver les capacités fonctionnelles d’une personne au point de la rendre totalement inapte à exercer une activité professionnelle. Ces pathologies handicapantes peuvent alors donner droit à la reconnaissance d’invalidité de catégorie 1.

Les troubles psychotiques sévères

Parmi ces affections, on retrouve notamment la schizophrénie et les troubles délirants chroniques. Les symptômes positifs (hallucinations, délires) et négatifs (repli, apathie) particulièrement invalidants, ajoutés aux effets secondaires des traitements, peuvent complètement obérer l’autonomie du patient.

Les troubles envahissants du développement

L’autisme sévère fait partie des troubles du spectre autistique ouvrant droit à l’invalidité maximale. Les déficits majeurs dans les interactions sociales, la communication verbale et non verbale, ainsi que les comportements restreints et stéréotypés entravent considérablement l’autonomie.

Les déficiences intellectuelles profondes

Lorsque le déficit des facultés mentales et du quotient intellectuel est très sévère, avec une abolition totale ou quasi-totale de l’autonomie, la reconnaissance d’invalidité catégorie 1 est possible dès le plus jeune âge.

La dépression sévère résistante

Si la dépression est souvent considérée à tort comme une simple période de tristesse passagère, ses formes les plus graves résistant à tous les traitements sont en réalité extrêmement invalidantes. Dans ces cas, l’émoussement quasi-total de la vitalité psychique peut rendre le patient totalement grabataire et dépendant pour les gestes essentiels du quotidien.

L’anhédonie majeure, c’est-à-dire l’incapacité à ressentir le moindre plaisir, combinée à une profonde anhédonie psychique se traduisant par une apathie généralisée, une indifférence totale et un ralentissement psychomoteur extrême paralyse littéralement le patient. Même les activités routinières comme s’alimenter, se laver ou s’habiller deviennent des montagnes infranchissables.

Le repli sur soi est quasi-autistique, avec une rupture totale des liens sociaux, familiaux et amicaux. Le désir de mourir peut être permanent. Les pensées suicidaires, bien que floutées par l’abrasement psychique général, sont récurrentes.

Face à un tel degré de désinvestissement généralisé, une hospitalisation prolongée en milieu psychiatrique s’impose, sans bénéfice durable la plupart du temps. Malgré une psychothérapie et une poly-médication d’antidépresseurs, thymorégulateurs, neuroleptiques ou somnifères, l’évolution reste chaotique, entrecoupée de rémissions éphémères avant les rechutes.

Dans ces situations d’impasse thérapeutique, où la souffrance est à son comble et l’autonomie fonctionnelle durablement abolie, l’attribution de l’invalidité catégorie 1 s’avère indispensable pour permettre un suivi adapté et éviter l’enkystement tragique dans l’état dépressif majeur chronique.

Le handicap moteur, visuel ou auditif

Personne handicapée moteur - En fauteuil roulant
Personne handicapée moteur – En fauteuil roulant

Les déficiences sensorielles ou motrices complètes constituent un autre cas de figure pouvant justifier l’octroi de l’invalidité de catégorie 1. Lorsque le handicap atteint un niveau sévère empêchant toute possibilité d’exercer une activité professionnelle, cette reconnaissance d’inaptitude totale au travail peut être attribuée.

Le handicap moteur lourd

Un handicap moteur majeur comme une tétraplégique ou une paralysie des 4 membres rend impossible la plupart des gestes et mouvements nécessaires à un emploi. L’absence totale d’autonomie fonctionnelle motive alors l’invalidité catégorie 1. Des pathologies comme la sclérose en plaques ou la myopathie à un stade avancé peuvent engendrer ce niveau de handicap.

La cécité profonde

Pour les personnes en situation de cécité complète, c’est-à-dire sans perception résiduelle de lumière, la perte totale de la vision entrave considérablement l’autonomie et l’accès à la plupart des métiers. Seules quelques activités très spécifiques demeurent envisageables, justifiant une reconnaissance d’inaptitude générale au travail.

La surdité totale et profonde

De la même manière, une surdité totale et irréversible, qu’elle soit de naissance ou acquise, constitue un handicap majeur pour l’accès à l’emploi dans la plupart des secteurs en raison des difficultés de communication orale. L’attribution de l’invalidité 1 permet de répondre aux besoins spécifiques.

Bien entendu, le degré du handicap sensoriel ou moteur doit être médicalement évalué précisément pour déterminer si l’inaptitude totale est avérée ou s’il subsiste des capacités résiduelles permettant un aménagement de poste adapté.

En résumé, si votre état de santé vous rend totalement inapte à occuper un emploi, vous pouvez demander l’attribution de cette aide sociale indispensable.

Ressources utiles :

 

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