Traumatisme infantile lié à un risque accru de SEP

Par : Matthieu Gallet

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Des preuves ont été trouvées montrant que le stress et les traumatismes pourraient avoir une influence sur les maladies auto-immunes, y compris la sclérose en plaques (SEP). Une étude publiée dans le Journal de l’Association médicale américaine (JAMA) en 2018 a révélé une association entre l’exposition à des traumatismes et à des événements stressants de la vie et un risque accru de maladies auto-immunes.

Une autre étude publiée dans le Journal européen de neurologie en 2020 a montré que les événements stressants de la vie adulte, tels que la perte d’un être cher, le divorce ou un conflit personnel, étaient associés à une probabilité accrue de développer la SEP. Les chercheurs ont mené cette étude pour explorer plus en détail l’impact des traumatismes de l’enfance sur le risque de développer la SEP plus tard dans la vie.

L’étude a porté sur 77 997 femmes enceintes inscrites à une étude de cohorte norvégienne. Des informations sur les abus subis pendant l’enfance ont été recueillies, ainsi que des données sur les diagnostics de SEP obtenues à partir des registres de santé. Les résultats ont montré que les femmes ayant été victimes de violences pendant leur enfance étaient plus susceptibles d’être ou d’avoir fumé, d’être en surpoids et de présenter des symptômes dépressifs. Sur les 300 femmes ayant reçu un diagnostic de SEP pendant la période de suivi de l’étude, près d’une sur quatre avait déclaré avoir été maltraitée pendant son enfance.

Les chercheurs ont également constaté que les abus sexuels étaient particulièrement associés à un risque accru de SEP, suivi de la violence psychologique et de la violence physique. De plus, le risque de développer la SEP augmentait si une femme avait été exposée à plusieurs catégories d’abus pendant son enfance.

Les traumatismes de l’enfance peuvent entraîner des troubles de stress post-traumatique (TSPT) et un stress chronique, qui pourraient expliquer en partie leur influence sur le développement de la SEP. D’autres facteurs associés à la maltraitance durant l’enfance, tels qu’un risque accru d’obésité, de tabagisme et de carence en vitamine D, pourraient également jouer un rôle dans le développement de la SEP.

Il est important que les prestataires de soins de santé soient conscients de la possibilité que certains patients atteints de SEP aient subi des abus. Ces patients peuvent présenter un risque plus élevé de troubles de l’humeur tels que la dépression et l’anxiété, ce qui peut affecter leur capacité à prendre soin d’eux-mêmes. Il est donc essentiel que ces patients aient accès à des soins appropriés pour ces troubles.

La Multiple Sclerosis Association of America propose une ligne d’assistance gratuite pour les personnes atteintes de SEP qui ont été victimes de traumatismes pendant leur enfance. Cette ligne est composée de personnes ayant des antécédents en matière de services sociaux et de conseil, et est disponible du lundi au vendredi. Il est important de sensibiliser les professionnels de la santé à cette question afin de fournir un soutien adéquat à ces patients.

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