Tout ce que vous devez savoir sur les commotions cérébrales dans le sport

Par : Matthieu Gallet

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Lorsqu’on parle de commotions cérébrales dans le sport, le premier sport qui vient probablement à l’esprit est le football. Et cela n’est pas surprenant, car les statistiques montrent que les commotions cérébrales sont courantes chez les joueurs de football, quel que soit leur âge.

Selon le Brain Injury Research Institute, les blessures cérébrales liées au football surviennent en moyenne toutes les cinq rencontres et représentent entre 65 et 95 % de tous les décès liés à des blessures pendant le jeu. Au cours d’une saison donnée, environ 10 % des joueurs universitaires et 20 % des joueurs du secondaire subissent une lésion cérébrale.

Dans le domaine professionnel, les commotions cérébrales sont également un sujet brûlant pour la Ligue nationale de football (NFL). Dans les années 2000, le Dr Bennet Omalu, alors qu’il travaillait au bureau du coroner du comté d’Allegheny à Pittsburgh, a étudié le cerveau d’un ancien joueur décédé de la NFL et a découvert des preuves d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie dégénérative progressive du cerveau liée à des traumatismes crâniens répétitifs. Cette maladie, associée à des problèmes de mémoire, de dépression et de démence, n’avait jamais été observée chez les joueurs de football auparavant.

Depuis lors, de nouvelles recherches ont établi un lien entre le football et l’ETC. En 2015, des chercheurs du Département des Anciens Combattants et de l’Université de Boston ont rapporté que 87 des 91 anciens joueurs décédés de la NFL qu’ils avaient étudiés avaient été testés positifs au CTE. De plus, en 2017, une étude portant sur le cerveau de joueurs de football décédés a révélé que 110 des 111 anciens joueurs de la NFL souffraient d’ETC.

Il est toutefois important de noter que les joueurs ayant des antécédents de dépression, de sautes d’humeur ou de toxicomanie étaient probablement plus susceptibles de faire don de leur cerveau, ce qui entraîne un biais de sélection. L’étude de 2017 a également montré que 48 personnes sur 53 ayant joué au football à l’université et 3 sur 14 ayant joué au football au lycée souffraient d’ETC.

La relation entre les commotions cérébrales et l’ETC est complexe. Il est largement admis que ce sont les coups mineurs et répétés à la tête qui surviennent régulièrement dans le football qui présentent le plus grand risque pour les joueurs, par opposition aux simples collisions violentes qui peuvent entraîner des commotions cérébrales.

Il est donc crucial de prendre des mesures pour prévenir et traiter les commotions cérébrales dans le football, notamment en améliorant les techniques de jeu, en renforçant les règles de sécurité et en sensibilisant les joueurs, les entraîneurs et les parents aux risques associés à ces blessures. Les avancées dans la recherche sur l’ETC permettront également de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents et de développer de nouvelles stratégies de prévention et de traitement.

En conclusion, les commotions cérébrales sont un problème fréquent et grave dans le football, et des mesures doivent être prises pour mieux les comprendre et les prévenir. La recherche continue dans ce domaine est essentielle pour assurer la sécurité des joueurs et protéger leur santé à long terme.

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