Au cours des dernières années, des études ont mis en évidence une augmentation des cas de commotions cérébrales chez les femmes par rapport aux hommes. Une étude menée auprès de plus de 80 000 lycéens aux États-Unis a révélé que les joueuses de football étaient deux fois plus susceptibles de souffrir de commotions cérébrales que leurs homologues masculins. Une autre étude a également montré que les filles qui jouent au football présentent un risque presque similaire de commotion cérébrale que les garçons pratiquant ce sport.
Selon Angela Colantonio, Ph.D., scientifique principal et chef de la division de recherche au Toronto Rehabilitation Institute, les recherches indiquent que le taux de commotions cérébrales chez les femmes augmente plus rapidement que chez les hommes. Il convient de noter que bien que ces chiffres soient basés sur le monde du sport, il existe de nombreuses autres causes de traumatismes crâniens, notamment les chutes, les accidents de la route et les coups à la tête. Le Dr Colantonio souligne qu’il est probablement beaucoup plus fréquent de trouver des lésions cérébrales non documentées chez les femmes, notamment dans les cas de violence conjugale.
Outre le fait que les femmes présentent des taux plus élevés de commotion cérébrale, les athlètes féminines signalent également un plus grand nombre de symptômes et des symptômes plus graves après une lésion cérébrale que les hommes. Une étude menée par Colantonio a révélé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de signaler des maux de tête, des étourdissements et une perte de confiance après une commotion cérébrale. Elles étaient également plus enclines à signaler un manque d’initiative et un besoin de supervision, ce qui avait un impact considérable sur leur fonctionnement quotidien après une blessure à la tête. En revanche, les hommes participants à l’étude étaient plus sensibles au bruit et plus perturbés par le sommeil que les femmes, et ils rapportaient également plus de difficultés à se fixer des objectifs réalistes. Les hommes ont également signalé l’agitation comme un problème à la suite d’une commotion cérébrale.
Une autre étude a révélé que les femmes présentaient des pourcentages plus élevés de symptômes après une commotion cérébrale. De plus, il a été observé que les décès dus à un traumatisme crânien étaient plus fréquents chez les patientes pédiatriques et âgées que chez les hommes du même groupe d’âge. D’autres recherches suggèrent également que les femmes sont plus sensibles aux effets à long terme d’une commotion cérébrale. Une étude portant sur 2 000 personnes ayant subi un traumatisme crânien a révélé que les femmes étaient plus susceptibles que les hommes de présenter des symptômes tels que des maux de tête, des étourdissements, de la fatigue, des difficultés de mémoire et de concentration un an après la blessure.
Ces résultats montrent clairement que les femmes sont plus exposées aux commotions cérébrales que les hommes et qu’elles présentent également des symptômes plus graves et persistent plus longtemps. Il est donc essentiel de sensibiliser davantage à cette question et de mettre en place des mesures de prévention et de prise en charge adaptées, notamment dans le domaine du sport, mais aussi dans d’autres situations où les traumatismes crâniens peuvent survenir.