En général, il n’est ni plus difficile ni moins sûr pour les femmes atteintes de sclérose en plaques (SEP) de tomber enceintes et de mener une grossesse à terme que pour les femmes en âge de procréer qui ne sont pas atteintes de SEP. En fait, des experts affirment que la SEP n’entraîne aucun risque connu pour le développement du fœtus, et que la grossesse peut même présenter certains avantages pour les femmes atteintes de SEP.
Jusqu’aux années 1960, les femmes atteintes de SEP étaient découragées de tomber enceintes, de peur que cela n’aggrave leur état. Cependant, les scientifiques ont depuis observé que la grossesse réduit le risque de rechute de la SEP, notamment au deuxième et au troisième trimestre.
Il y a un débat sur la raison pour laquelle les femmes enceintes ont moins de rechutes de SEP. Certains experts affirment que les avantages semblent provenir de l’hormone de grossesse appelée estriol. À mesure que les niveaux d’estriol augmentent pendant la grossesse, la probabilité de rechute de SEP diminue d’environ la moitié. L’estriol modifie le système immunitaire et aide à prévenir le rejet du fœtus.
En ce qui concerne les risques de SEP pour les enfants de mères atteintes de la maladie, il est important de prendre en compte les antécédents familiaux de SEP lors de la planification d’une grossesse. Le risque de développer la SEP pour une personne sans parent au premier degré atteint de la maladie est d’environ 1 sur 750 à 1 000. Les enfants nés de mères (ou de pères) atteints de SEP ont un risque de 3 à 5 % de développer la maladie.
Il est recommandé de discuter avec votre médecin de votre traitement actuel de la SEP avant de tomber enceinte, afin d’évaluer si des modifications ou des arrêts de médicaments sont nécessaires. Certains médicaments peuvent être poursuivis pendant la grossesse, en fonction du type de médicament, des antécédents médicaux personnels et de l’importance des crises de SEP.
Il existe des médicaments modificateurs de la maladie qui peuvent être pris pendant la grossesse, mais il est important de prendre en compte les risques potentiels pour le fœtus. Des études ont montré que les bébés nés de mères qui ont continué à prendre des médicaments contre la SEP pendant la grossesse avaient tendance à avoir un poids et une taille plus faibles à la naissance. Cependant, de nouvelles études suggèrent que cela n’a pas d’effet sur le poids à la naissance.
Il est recommandé de prendre des vitamines prénatales, notamment de la vitamine D et de l’acide folique, pendant la grossesse. Si vous faites une rechute de SEP pendant la grossesse, il est préférable de la gérer sans médicament si possible. Les médicaments corticostéroïdes peuvent être utilisés pendant la grossesse pour traiter les rechutes, mais il existe des données contradictoires sur les risques pour le fœtus.
Après l’accouchement, le risque de rechute de SEP augmente, mais ces rechutes ne semblent pas contribuer à une invalidité à long terme. Certains médicaments contre la SEP ne sont pas recommandés pendant l’allaitement, car on ne sait pas s’ils passent dans le lait maternel. Il est donc conseillé de reprendre le traitement contre la SEP dès que possible après l’accouchement.
En conclusion, il est important de discuter avec votre équipe médicale spécialisée dans la SEP et la santé des femmes atteintes de cette maladie pour prendre les meilleures décisions adaptées à votre situation personnelle.