3. « Vous agissez comme un psychopathe »
Cette déclaration est inexacte et renforce la stigmatisation associée au trouble bipolaire, ce qui est nocif et blessant pour les personnes atteintes de cette maladie. Selon une recherche publiée dans le Journal des troubles affectifs, vivre cette stigmatisation peut aggraver les symptômes d’une personne et réduire sa qualité de vie globale. En réalité, la plupart des personnes atteintes de trouble bipolaire sont des personnes gentilles et aimantes qui souffrent d’un problème de santé mentale qui rend difficile la régulation de leur humeur.
Pour éviter la stigmatisation, il est préférable de dire des choses comme : « Tu n’es pas fou. Il s’agit d’une condition médicale » ou « Avoir un trouble bipolaire n’affecte pas votre intelligence ou votre caractère. C’est une maladie qui ne vous définit pas ».
4. « Vous avez tellement de chance que vous deveniez maniaque parce que vous faites tellement de choses »
Il n’y a rien de chanceux à être maniaque. Souvent, une personne vivant un épisode maniaque ne contrôle pas ses pensées et ses actions. Elle peut se comporter de manière anormalement optimiste, énergique ou irritable, avoir un sentiment exagéré de confiance en elle et un besoin réduit de sommeil. Elle peut également dire des choses qui ne lui correspondent pas, agir de manière agressive, abuser de drogues ou d’alcool, dépenser de l’argent de manière imprudente ou mettre sa sécurité en danger. La manie peut parfois même amener une personne à perdre contact avec la réalité et à devoir être hospitalisée.
Pour soutenir une personne vivant un épisode maniaque, il est préférable d’utiliser des déclarations qui reconnaissent ses capacités et son potentiel, même au milieu de cet épisode. Par exemple, vous pourriez dire : « Vous avez tellement à donner, et je suis heureux de vous voir le faire avec plus d’habileté aujourd’hui ».
5. « Je pensais que tu prenais des médicaments pour ça »
Il est préférable d’éviter de faire des déclarations sur les médicaments que prennent les personnes atteintes de trouble bipolaire, car cela peut susciter un sentiment de honte si elles souffrent toujours de certains symptômes malgré la prise de leurs médicaments. Les médicaments font partie d’une approche plus large visant à soutenir les personnes bipolaires, mais ils ne sont pas un remède. D’autres éléments clés d’un traitement du trouble bipolaire sont la psychothérapie, les programmes éducatifs et de soutien, ainsi que la création d’une routine saine.
Si vous voulez discuter du plan de traitement d’une personne, il est préférable de poser des questions qui lui permettent d’exprimer ses besoins et ses préoccupations. Par exemple, vous pourriez demander : « Avez-vous l’impression de recevoir le soutien dont vous avez besoin de la part de vos prestataires et des traitements qu’ils vous dispensent ? » ou « Y a-t-il quelque chose que je puisse obtenir ou faire pour t’aider à te sentir mieux maintenant ? ».
6. « Vous ne pouvez pas avoir de trouble bipolaire »
Il peut être difficile de croire qu’un proche souffre d’un trouble bipolaire, surtout si vous ne l’observez que ponctuellement. Les personnes atteintes de trouble bipolaire ne subissent pas de fluctuations d’humeur dans 100 % des cas et peuvent également connaître des périodes d’humeur neutre. Au lieu de nier le trouble bipolaire, il est préférable de poser des questions pour en savoir plus sur les symptômes spécifiques que la personne ressent. Par exemple, vous pourriez demander : « Si vous êtes d’accord pour partager, à quoi vous identifiez-vous en matière de trouble bipolaire ? J’aimerais en savoir plus pour savoir quoi rechercher et comment vous soutenir ».
7. « Le trouble bipolaire ne vous donne pas d’excuse pour quitter la vie »
Lorsqu’une personne atteinte de trouble bipolaire vit un épisode dépressif, elle peut rencontrer des difficultés à accomplir les tâches quotidiennes. Il est important de comprendre que la honte et la stigmatisation liées aux maladies mentales, en particulier au trouble bipolaire, peuvent être très lourdes pour la personne qui en souffre. Il est donc essentiel d’être patient et de soutenir cette personne.
Au lieu de juger ou de minimiser leurs difficultés, il est préférable de leur offrir un soutien et de leur faire savoir que vous êtes là pour eux. Vous pouvez dire des choses comme : « Je suis sûr que la gestion des symptômes bipolaires peut parfois être intimidante. Je suis là pour toi. Faites-moi savoir lorsque vous vous trouvez dans une situation sombre et je vous aiderai à réfléchir à des moyens de vous réengager dans la vie » ou « Je m’en soucie. Que puis-je faire pour vous aider pendant que vous traversez cette épreuve ? ».