Quand les traitements de la maladie de Parkinson mènent au jeu, au shopping ou à l’hypersexualité

Par : Matthieu Gallet

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Le neurotransmetteur dopamine joue un rôle crucial dans de nombreuses fonctions corporelles, telles que la mémoire, le mouvement, la motivation et le système de récompense du cerveau. Chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, des changements dans le cerveau entraînent une carence en dopamine, ce qui provoque des symptômes tels que des tremblements, une rigidité et des troubles de l’équilibre et de la coordination.

Le traitement le plus courant pour la maladie de Parkinson est une combinaison de médicaments appelés lévodopa et carbidopa, qui sont convertis en dopamine dans le cerveau. Une autre classe de médicaments, les agonistes dopaminergiques, est également utilisée pour traiter la maladie. Ces médicaments stimulent les parties du cerveau qui sont influencées par la dopamine, ce qui permet de compenser la carence en neurotransmetteur.

Cependant, certains de ces médicaments peuvent entraîner des effets secondaires graves, tels que des troubles du contrôle des impulsions ou des comportements indésirables. Les comportements les plus courants associés à ces troubles sont le jeu excessif, les achats compulsifs, l’hypersexualité, la thésaurisation et l’abus d’Internet. Ces comportements peuvent avoir des conséquences graves sur la vie des patients et de leurs proches, allant de pertes financières importantes à des problèmes relationnels.

Le lien entre les agonistes dopaminergiques et les comportements impulsifs n’est pas complètement compris, mais il est possible que ces médicaments surstimulent les récepteurs dopaminergiques du cerveau, perturbant ainsi le système de récompense et entraînant des comportements compulsifs.

Il n’y a pas de moyen certain de prédire si une personne développera un trouble du contrôle des impulsions en prenant ces médicaments, mais certains facteurs de risque semblent rendre cela plus probable. Les jeunes et les hommes sont plus susceptibles de développer ces troubles, ainsi que les personnes ayant des antécédents de comportements à risque, de dépendance, de problèmes de sommeil, de dépression ou d’anxiété.

Lorsque ces troubles se développent, le traitement doit être ajusté ou remplacé par un autre médicament dopaminergique. Cependant, l’arrêt brutal de ces médicaments peut entraîner un syndrome de sevrage dopaminergique, qui peut être très difficile à vivre pour les patients. Il existe également des preuves suggérant que les agonistes dopaminergiques administrés par patch transdermique pourraient présenter un risque plus faible de provoquer ces troubles.

Il est essentiel que les patients et leurs familles soient informés des effets secondaires de ces médicaments, y compris le risque de développer des comportements impulsifs. Une communication ouverte et la participation de la famille aux rendez-vous médicaux peuvent être utiles pour assurer un suivi adéquat et aider les patients à gérer ces comportements. Il est important de trouver le bon équilibre entre les avantages du traitement et les risques potentiels pour chaque patient.

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